Faire le point.



Bon. Il est temps de faire le point, il est temps d'écrire un peu ici. Partager mes tracas, les trucs qui me démangent, vider un peu le vase. Faire le point quoi. Je veux dire ailleurs que dans ma tête, et ailleurs que sur l'oreiller le soir. Arrêter de geindre et de me plaindre, arrêter de tagiverser. M'investir pour de bon, y croire, ne plus me décourager sans cesse, ne plus avoir cette part de fatalisme qui s'insinue en moi et que je suis en phase de détester ! Je ne supporte plus mes petites voix intérieures perfides, méchantes, décourageantes. Je ne supporte plus les réflexions défaitistes qui m'échappent de plus en plus souvent, mes préoccupation débiles, les soupirs découragés. J'ai l'impression d'être chiante. Je dépense mon énergie de manière stupide, je me disperse, je m'investi dans d'intenses réflexions qui ne mènent à rien dans le seul but inavoué de me détourner du principal : préparer efficacement ce concours de merde. Concours de merde, de merde, et encore de merde (et bim dans ta gueule).


Un mois déjà qu'on révise avec les filles plutôt régulièrement. J'ai de la chance, je suis bien entourée. Un mois que je survole mes bouquins le cul vissé sur ma chaise à la BU. Un mois que je rêve allongée sur mon canapé. Un mois que je les regarde réviser en me disant "je devrais me donner à fond sinon je vais le regretter" sans pour autant m'investir. Un mois que je ne pense qu'à une chose en réalité, un truc qui bouffe mon énergie, qui me fatigue, qui m'angoisse un peu plus à chaque instant car la date fatidique approche et que je ne trouve pas de solution satisfaisante : COMMENT ÉCHAPPER À CE CONCOURS ? Je veux partir maman je veux pas y aller pourquoi j'le passe déjà mais qu'est ce que je fous là bordel ?!


Je ne sais pas bien peindre. Je ne sais pas bien dessiner. Je ne sais pas bien danser. Je ne sais pas bien chanter. Je ne sais pas bien jouer d'un quelconque instrument. Je ne sais pas faire de graphisme. Je ne sais pas bien coder. Je ne sais pas bien coudre. Je ne sais pas....


J'ai juste un putain de master en enseignement totalement inutile. Quelque chose me dit que j'aurais du faire une fac d'art plastique, un CAP coiffure, couture, une école de design où tenter les beaux arts pour m'ouvrir à tout ces univers qui m'intéressent tellement et qui me semblent pourtant complètement inaccessibles. J'aime beaucoup l'idée de créer. J'envie les créateurs en tout genre. J'aime être entourée d'images, de sons, de gens qui me stimulent. J'aime chercher l'inspiration ailleurs. J'aime regarder les gens vivre. J'aime fouiller, découvrir, être surprise, surprendre. J'aime regarder les passants marcher dans la rue. J'aime le monde de l'imaginaire. Je suis une grande rêveuse.


Dommage pour moi je ne suis pas de l'espèce des créateurs.


Bref. Revenons en à nos moutons. Je suis perdue. Complètement à coté. Je perds le fil. Je ne suis plus du tout dedans. Dans le concours je veux dire. Depuis quelques temps j'en viens même à me persuader que je n'ai JAMAIS AU GRAND JAMAIS voulu être institutrice. Jamais. Jamais. Humpf, quelle idée haha. D'ailleurs je ne vais pas y aller à ce concours. Tant pis je ne serais rien. De toute manière je ne sais rien faire et il n'y a pas de petite place prévue pour moi dans ce monde. Je suis inadaptée. J'ai loupé le coche. Raté l'embranchement. La faute à pas de bol. C'est triste. Pauuuuuuuvre môâ. BREF... Un vieux discours d’auto-persuasion de petite fille gâté qui a décidé que non non non. Le discours de celle qui a le temps de penser oisivement. Le discours de celle qui s'est trop longtemps laissé porter sans trop se mouiller. C'est bien plus simple de faire demi tour que de prendre le problème à bout de bras et lui faire la peau. Je vivrai d'amour et d'eau fraîche et tant pis pour ma personne insignifiante et un chouilla bornée. Bloggueuse c'est bien non ? Non ? Ah...


Bref c'est stupide, inutile et pas vraiment digne d'une adulte (oui je suis adulte ça aussi ça craint). Il est donc temps de faire la peau à mes problèmes existentiels. Il faut que j'assume mes choix. Maîtresse ? Pourquoi pas après tout. C'est mieux que rien, sûrement très intéressant et je finirai bien pas me plaire. Toutes mes craintes sont justifiées mais ne justifient pas mon abandon. Ça sera difficile ? Oui et alors ? Les autres s'en sortent... Pourquoi pas moi ?


Camille, ma fille, il est temps d'y croire un peu. Il est temps de te sortir les doigts du cul et de t'y mettre pour de bon. Il est temps de leur montrer à tous que ça va le faire ! Ça sera pas de la tarte mais tu vas y aller franco et tu seras fière de toi poulette. Et pourquoi non après tout ?