Chose promis, chose due ! Un petit article pour vous raconter un peu les démarches, les joies et les soucis d'une traversée en cargo. Baloo est de nouveau entre nos mains, je peux donc faire un retour complet sur cette aventure qui angoisse (non sans raison) beaucoup de voyageurs. C'est le genre d'article que je trouve un peu compliqué à écrire par je ne sais jamais trop par où commencer ni comment être exhaustif, c'est pourquoi je vous ai mis à contribution sur différents réseaux sociaux. Merci d'avoir répondu présent ! Cette article est donc écrit sous forme de foire aux questions afin de répondre à vos interrogations. Si il vous manque une réponse, si je ne suis pas suffisamment précise sur un point, si quelque chose vous titille... n'hésitez pas à l'écrire dans un commentaire et dans la mesure du possible je compléterai cet article !
Le camping-car a voyagé en container ou en soute ?
Nous avons choisi de faire voyager Baloo en soute pour une question de budget. Les tarifs ne sont pas les mêmes DU TOUT.
Quelqu'un conduit le camping-car ou bien vous le déposez vous même en soute ?
La compagnie nous a demandé de déposer le camping-car au port de Anvers plusieurs jours avant l'arrivée du bateau. Nous avons confié les clés aux employés qui ont chargé et déchargé le véhicule du cargo. Nous n'avons pu récupérer Baloo que deux jours après son arrivée à Montevideo. Finalement nous n'aurons jamais vu le cargo qui l'a fait voyager !
Baloo était il réellement vide ? Avez-vous laissé des choses dans des cachettes ?
Dans nos sacs à dos nous avons embarqué des vêtements, nos affaires de toilette, un porte bébé, trois jouets et deux livres pour les enfants, nos ordinateurs, notre appareil photographique et... c'est tout ! Pour le reste, Baloo était plein. En revanche il avait l'air vide. A l’exception de notre lit du fond qui était fait (une couette et deux oreillers visible) tout le reste était soigneusement rangé dans les placards, la salle de bain et la capucine. Oups, j'allais oublier les vélo ! Nous les avons rangé dans le couloir, bien ficelés pour qu'ils ne bougent pas. On s'est dit qu'ils seraient plus en sécurité que sur le porte vélo extérieur.
Avez-vous avez monté une cloison pour séparer la cabine de la cellule ?
Oui. Nous avons trouvé une palette dans la rue que Benoît a démonté pour récupérer les planches. La veille du départ nous avons monté une cloison de fortune à l'aide de vis et de pointes histoire de décourager les éventuels curieux. Une solution récup' et zéro déchet comme on les aime ! (pour info il a fallu une heure à Benoît pour la démonter, c'est une vraie protection contre le vol). Les autres véhicules ayant voyagé avec Baloo étaient protégés par des cloisons faites en panneaux de contreplaqué. A mon sens c'est plus sécurisé car on ne peut pas voir l'intérieur du camping-car entre les interstices comme c'était le cas pour nous.
A ceux qui se posent la question de l'utilité d'une telle cloison, j'ai envie de répondre qu'elle est indispensable puisque nous confions à des inconnus les clés d'un véhicule censé voyager vide mais qui est malgré tout plein puisqu'il s'agit de notre maison. Aucun vol ne peut donc être couvert. Et des vols, il y en a régulièrement si l'on en croit les retours de nombreux voyageurs. D'ailleurs le seul objet que l'on avait laissé dans la cabine (un gilet jaune de sécurité) a disparu pendant la traversée. Voila, voila.
Avez-vous protégé le camion avec des verrou, sangles ou autre ?
Mis à part la cloison entre la cellule et la cabine rien de spécial. Nous avons pris soin de ne rien laisser de visible ormi les deux vélos rangés à l'intérieur et tous les volets et rideaux étaient fermé, le camping-car était plongé dans l'obscurité. De toute manière notre Baloo est un vieux modèle, si quelqu'un veut vraiment entrer il trouvera un moyen de le faire. Mais à moins que la personne ne passe des heures à réparer les dégâts causés, nous aurions une preuve de son effraction. Ce qui ne servirait à rien d'ailleurs. Mais bon hein !
Des mauvaises surprises à l'arrivée ?
A part le gilet jaune qui a disparu, nos deux enjoliveurs avant ont été cassé. C'est tout.
Port de départ ? Port d'arriver ? Y a-t-il plusieurs choix possible?
Nous avons déposé Baloo au port de Anvers (Belgique) et l'avons récupéré au port de Montevideo (Uruguay). Nous aurions aussi pu le déposer à Hambourg ou Tilburi et le récupérer à Zarate, Sao Polo ou Buenos Aires. Et il en existe sans doutes d'autres ! Nous avons pris le bateau qui était disponible à la période qui nous arrangeait sachant que nous nous y sommes pris tard suite à un changement d'itinéraire qui n'était pas prévu.
Combien la traversée en cargo a t'elle coûté ?
Au total nous avons déboursé 3 422 € pour faire traverser l'océan Atlantique à notre camping-car. Si tu ajoutes les billets d'avion pour toute la famille et le logement sur place en attendant de récupérer Baloo ça commence à faire un sacré budget ! Nos dépenses se répartisses de la manière suivante :
- Traversée et manutention sur le port de Anvers : 2 500 €
- Manutention sur le port de Montevideo : 653 €
- Stationnement sur le port : 132 €
- Agent intermédiaire : 129 €
- Immigration : 8 €
Le prix varie t-il en fonction de la surface du véhicule ?
Oui. Il varie en fonction de la longueur du véhicule, du poids du véhicule, de la valeur du véhicule mais aussi du port de départ, du port d'arrivée, du navire... Bref, c'est plutôt très variable et assez peu transparent !
On doit s'y prendre combien de temps à l'avance pour réserver une place ?
Nous avons réservé notre passage deux mois en avance mais le plus tôt c'est le mieux si vous voulez avoir le choix des ports de départ et d'arrivée.
Par quelle compagnie êtes-vous passé ?
Nous sommes passés par la compagnie Grimaldi via un agent anglais trouvé sur internet et avec qui nous avons tout fait par échanges d'email. Il existe aussi des agences françaises.
Toutes les compagnies ont leurs sites rédigés en langue étrangère. Êtes vous passés par un intermédiaire qui parle français ? Avez vous géré seuls?
Pour organiser le passage de Baloo, nous sommes passé par Martin McGowan, un intermédiaire parlant anglais (Il en existe aussi des français). Nous n'avons pas trouvé comment contacter la compagnie sans passer par un intermédiaire et tous les voyageurs que nous connaissons ont fait de même. Une fois en Uruguay nous avons eu affaire à Edurado Kessler, un agent parlant espagnol et relativement bien anglais qui nous a été recommandé par Martin McGowan et dont nous sommes satisfaits.
Est ce que c'est la compagnie qui s'occupe de tout ?
Non. La compagnie (Grimaldi dans notre cas) se charge seulement de la traversée. Elle ne s'occupe pas de la manutention dans les ports de départ et d'arrivée, ni de la douane. D'où la nécessité de passer par un intermédiaire qui prend lui aussi sa part. Ne cherchez pas, en l’occurrence on est vraiment des pigeons.
Comment ça ce passe pour le dédouanement ?
Nous nous sommes présenté au bureau de la douane à la sortie du port et nous avons répondu à quelques questions (marque du véhicule, modèle, numéro de chassie, numéro d'immatriculation, nombre de roues de secours), montré nos papiers et ceux du véhicule (carte grise, permis de conduire et passeports). Nous étions accompagné de notre agent intermédiaire (qui nous a bien facilité toute la partie paperasse tout au long de la procédure soit dit au passage) et des autres voyageurs récupérant leurs véhicules comme nous.
Sur place, avez-vous trouvé une assurance locale qui soit valable sur tout le continent pour Baloo ?
Oui. Edurado Kessler s'est chargé de nous en trouver une qui est valable pour tout le continent. Youpie !